Quand on est entrés, l’enseignant nous avait prévenus : vous êtes à Harvard ici.
Harvard de quoi?
QUI pourrait être assez arrogant pour affirmer un truc pareil😳 !
Ben vous savez quoi…Il disait vrai.
Durant cette année, on a tous, un à un, regardé à l’intérieur de nous. C’était pas toujours beau à voir, y en a qui ont eu du mal (j’en fais partie). On a plongé les deux avant-bras dans toutes nos hontes, nos complexes, nos petitesses, nos lâchetés, nos terreurs , car il fallait y aller pour se mettre les tripes à l’air et en humer le fumet.
Rigidité, psychopathie, masochisme, schizoïdie (j’vous expliquerai) et oralité ont tous été mis au jour et lavés comme un charcutier rince les boyaux d’un cochon.
Et tous témoins les uns des autres avec ça.
Comment on en est ressortis?
Une fratrie.
Nous sommes une classe de bidasses, bien éprouvée par l’enchaînement des sorties nocturnes en godillots, sacs au dos.
Les militaires chantent pour s’encourager. Nous on a écouté, avec respect, le cœur ouvert, on s’est tûs, les poitrines ont tremblé, les larmes coulé, en silence.
Et on s’est quittés unis, dans une joie de fin de colonie de vacances. C’était grandiose cette dernière session à l’EDLPJ.
Thierry merci🙏🏼.
D’avoir créé ce lieu où l’on apprend à être enfin soi-même, dépouillé des feuilles de vigne collées partout sur l’âme.
Est-ce que ça vaut l’investissement ? Mille fois.
Ce qu’on y gagne ? Une liberté de respirer jamais goûtée.
Ce qu’on y laisse ? Le nous d’avant, qu’était étriqué, non déployé, non révélé.
Le trésor, le vrai, le graal si on tient le coup jusqu’au bout du tunnel : c’est cette incroyable joie revenue du fond du lac comme un banc de dauphins lâchés en récré.
Cette école c’est Harvard, en mieux.
Bon we d’ascension, qui porte bien son nom😋
